Au chapitre des bouquins, je vous ai souvent parlé de « Histoire d’un allemand ». Il s’agit d’un récit tout à fait particulier.

Sebastian Haffner, était étudiant en droit, à Berlin. Prussien de pure souche, il était amoureux d’une jeune juive. C’était entre 1931 et 1933, année où il mit les voiles vers l’Angleterre, où il fit divers petits métiers pour survivre tant bien que mal.

En revenant dans son pays d’origine, Monsieur Haffner décida de finir ses études de droit, devint magistrat, puis mourut, à la fin des années 90.

A l’occasion de son décès, ses enfants découvrirent dans le tiroir de son bureau le journal qu’il avait écrit entre 1914 et 1933, la période la plus détaillée étant celle de son amour de jeunesse.

Les héritiers décidèrent de publier le manuscrit, qui fut un immense succès en Allemagne.

Dans ce livre, dont je vous recommande une fois encore plus que vivement la lecture, il est donc question des observations que fait au quotidien le jeune Sebastian Haffner : ça concerne le « politiquement correct » (de l’époque), et toute une série de choses qui vont vous glacer le sang tant elles vous feront penser à aujourd’hui.

Parmi celles-ci, le fait qu’à un moment, la catégorie sociale qui gagne largement le mieux sa vie sous l’Allemagne de Weimar (où certaines entreprises sont aidées et d’autres pas et où il vaut mieux être proche du pouvoir que réellement entrepreneur), c’est celle des spéculateurs. Et il décrit un moment, juste avant que cela ne s’arrête, où tout le monde s’y met, à propos de tout et n’importe quoi, de peur de gagner moins que son voisin qui gagne mieux sa vie en achetant des cryptos auxquelles personne ne comprend que dalle qu’en faisant son métier…

Tiens, j’ai peut-être commencé à mélanger un peu les époques dans mon propre récit, moi !

C’est bizarre. Une hausse d’actifs irrationnelle, qui concerne aussi des actifs qui le sont tout autant, le tout alimenté par un déversement de liquidités : aucun lien entre les deux époques.