Posez la question à n’importe quel homme de la rue et demandez-lui depuis quand « on », son pays, est endetté. Dans une écrasante majorité des cas, il va vous répondre : « depuis toujours ».

Sur le temps long, il a à moitié raison. A plus brève échéance, si vous deviez lui apprendre que la Belgique et la France étaient endettées à nettement moins de 10% de leur PNB respectif jusque dans les années 80, il y a de fortes chances que ses yeux s’écarquillent !

Demandez-lui ensuite si un pays peut faire faillite. Ils seront moins nombreux, mais toujours majoritaires à vous répondre que non. Pourtant, les exemples historiques ne manquent pas. On peut penser en se gaussant au Venezuela ou à l’Argentine (à propos, après le Salvador, Cuba vient de légaliser les paiements en Bitcoin). L’Espagne, pays à l’époque le plus puissant du monde, ne s’est jamais relevée de son défaut de paiement. Plus récemment, le Canada, la Suède et l’Angleterre se sont retrouvés dans la même situation… car ils avaient trop de fonctionnaires par rapport aux producteurs de richesse que comptaient leurs pays. Ils ont fait ce qu’il faut et se sont redressés. Ils vont très bien depuis (l’Angleterre, un peu moins, car Gordon Brown a remis une petite couche d’état pendant un petit temps).

Personnellement, à partir du moment où j’ai pu lire que les USA avaient éprouvé des difficultés à payer leurs fonctionnaires, c’est-à-dire ne les avaient purement et simplement pas payés, il y a moins de quatre ans de cela, pendant plus d’un mois, pour une question d’échéance de dette, et à partir du moment où Janet Yellen elle-même met en garde sa Nation contre un éventuel défaut de paiement, j’aurais une franche tendance à rire dans ma barbe si mon interlocuteur me prétend « complotiste » ou « rabat-joie ». Il me semble que je suis juste lucide et que la lucidité par rapport au réel reste la meilleure façon de l’envisager pour y faire face.

Manifestement, c’est une capacité dont peu semblent pourvus.

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