La semaine dernière, j’ai exposé pourquoi nous étions, d’après les économistes classiques, dans une logique de taux qui, en perdurant, favorise bien plus un capitalisme de spéculation qu’un capitalisme de production.
Faisons un petit détour et allons encore un peu plus loin dans la réflexion.
Quand on parle du « Plan Marshal », il est sidérant de constater à quel point la plupart des gens, en ce compris les élites, associent ce plan à l’image de son père éponyme, en se le représentant comme un brave assureur ou quelque chose du genre.
Le Général Marshal, le père de l’armée américaine moderne, était bel et bien un soldat, formé dès le plus jeune âge à West Point, un pur produit de l’US Army.
Son « plan » a été déployé sur les « recommandations » de « l’OCDE », structure de sa création également, mise en place, « pour coordonner l’usage qui serait fait de l’argent distribué via le plan ». L’OCDE est statutairement une structure à deux étages : l’un, surtout technique, rempli d’office d’au moins 60% de citoyens américains, l’autre, politique, plus ouvert aux représentants des pays bénéficiaires de l’aide.
C’est sur les recommandations de l’OCDE qu’ont été créées la CECA, puis la CEE,…
C’est toujours sur la base de recommandations de la branche technique l’OCDE, branche à dominante de personnel américain et créée par le Général Marshal donc, que sont tricotées un nombre impressionnant de Directives Européennes : dans le secteur financier, celui que je connais le mieux, certaines Directives « Européennes » ne sont que des « copier-coller » purs et simples de ce qui est rédigé par la branche « technique de l’OCDE ».
Tout ceci est statutairement voulu et a le mérite d’une certaine transparence. Zéro « complotisme », donc, dans mon propos, qui est aisément vérifiable.
Toutefois, si les choses ont très bien fonctionné de la sorte au moins jusqu’en 1989 (jusqu’à la chute du mur de Berlin), voire même au-delà, jusqu’en 1991, date à laquelle M. Delors a fait passer aux oubliettes le principe de subsidiarité de l’UE parallèlement à l’ouverture « à l’Est », et si les européens se méfient aujourd’hui « des américains », alors la cohérence suggérerait de faire connaître largement ce que je viens d’exposer.
Et, considérant que « le vers est dans le fruit », sans doute y aurait-il lieu de modifier quelque peu nos relations avec les structures qui gravitent en amont historique de l’UE, en sus de souhaiter plus ou moins vouloir réformer celle-ci.
Le Général Marshal, homme de structures, savait ce qu’il faisait en les multipliant sous forme de maquis.
Mais, en 1989, un autre Général dont il eût sans doute été bon aussi de se méfier avait fini de préparer le terrain à son successeur, bientôt concurrent des USA sur leur propre terrain…
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