Eric Emerson Schmidt est un homme d’affaires américain qui a été longtemps le PDG de Google, puis d’Alphabet, la Holding qui chapeaute cette société.
Il est également le membre le plus éminent du comité qui évalue les applications militaires potentielles de toutes les innovations de la Sillicon valley.
Il a publié récemment un livre avec feu son ami Henry Kissinger, et John Murray, l’ancien responsable de la recherche chez Microsoft. Ce livre évoque les implications géopolitiques de l’IA.
Le livre s’intitule : « Genesis. Artificial Intelligence, Hope and the Human Spirit”.
Nous serions à l’aube d’une nouvelle ère, et Henry Kissinger en a dressé un parallèle avec rien moins que « les lumières ».
Selon lui, ce sont les Lumières qui nous auraient le mieux appris à nous servir de nos propres capacités de raisonnement sans plus passer par Dieu.
Maintenant, nous arrivons à une intelligence non humaine, susceptible d’avoir de meilleures capacités de raisonnement que les humains ne peuvent en avoir.
Selon eux, Chat GPT, c’est génial, mais c’était il y a deux ans et les autres formes d’intelligence artificielle vont émerger et elles vont émerger très vite.
Monsieur Schmidt a, à ce propos, inventé le terme de « consensus de San Francisco ».
D’après lui, il existerait un consensus dans la région de San Francisco où sont localisées les recherches les plus poussées et les entreprises les plus actives en la matière, un consensus quant au fait que d’ici trois ans, sous l’impulsion de l’IA, le monde tel que nous le connaissons aura totalement changé !!
Le scenario est le suivant : ChatGPT est le meilleur des outils « LLM » (« Language to Language »), c’est-à-dire le meilleur des outils de langage.
Pendant que ce type de système évolue, d’autres sont en train d’être bâtis qui concernent le raisonnement et la gestion de la mémoire à l’intérieur de ces systèmes.
S’ensuivrait, selon le consensus de San Francisco » une « révolution agentique ».
Monsieur Schmidt en donne l’exemple suivant : « Je possède une maison en Californie et je veux en construire une autre. Un agent trouve le terrain. Un autre, en général un architecte, travaille sur les règles et le permis, peut-être en parallèle avec un autre agent, qui imagine la conception du bâtiment. Un autre sélectionne l’entrepreneur et suit le chantier et, en définitive, au moins là où il existe encore des Tribunaux qui fonctionnent à peu près correctement, un autre agent se chargera de poursuivre qui aurait mal réalisé sa part de travail. »
Ce genre de flux de travail existe dans chaque entreprise, pour chaque activité humaine.
Le consensus de San Francisco expose qu’endéans les trois ans à venir, tous les travaux impliquant des groupes humains vont être largement simplifiés, voire carrément pris en charge par les nouvelles IA, dont le développement est en train de s’achever et le déploiement imminent !
Cela arrivera d’autant plus vite qu’à un moment, qui semble très proche, l’auto-amélioration récursive, le fait que le système apprend de lui-même par lui-même et sur lui-même, va atteindre une vitesse telle que plus aucun esprit humain ne pourra suivre et comprendre.
Il va donc falloir étudier des méthodes pour des esprits idiots comme les nôtres puissent contrôler des esprits supérieurs.
Ici s’arrête l’analyse de M. Schmidt, à qui je suggère vivement de se tourner sans hésitation aucune vers des politiciens européens, qui démontrent chaque jour combien ils ont la capacité de résoudre cet épineux problème.
Suite des aventures de l’IA la semaine prochaine.