Il y a de cela deux semaines, j’ai écrit un article qui invitait à réfléchir sur les expressions à ce point courantes qu’on ne s’aperçoit même plus de leur idiotie parfois criante.

Cela peut tenir à un simple adjectif, comme dans « Américaine », accolé à « Multinationale », ce qui est en réalité ici une idiotie intelligente.

Avez-vous déjà pensé à la notion de « Global village », cette expression censée désigner ce monde merveilleux et sans frontière dans lequel nous vivons ?

Montaigne a traversé l’Europe tranquilou, Suisse comprise, sans passeport et sans papiers. Casanova parcourt librement l’Europe, de Londres à Constantinople, en passant par Moscou, sans papier (voir ses « Mémoires »).

Plus près de nous dans le temps, Stefan Zweig sent venir le changement et dans son livre « le monde d’hier », il raconte comment il a traversé la planète entière sans autres papiers que des papiers d’identité basiques.

M’est avis qu’à notre époque, s’il est technologiquement très facile d’égaler le parcours de Philéas Fog, ce dernier ferait sans doute montre de plus de prudence sur le temps imparti au regard des limites administratives en tous genres.

La Chine bat des records en la matière : le nombre de vols de et vers la Chine est à… moins de 2% de ce qu’il était avant Covid.  Manifestement, même l’Empereur Xi n’ose plus sortir de chez lui : il n’a pas mis un pied à l’étranger depuis près de dix-huit mois.

Global village, hein… ?

Vaste blague, oui (même sans la gestion de l’épidémie de Covid).