L’Allemagne, depuis 1945, a une politique très essentiellement économique. En matière militaire, elle s’est toujours aligné sur une relation privilégiée issue du fait que, ne lui en déplaise, elle est un protectorat militaire Américain. Or, je devrais dire « était ». L’Allemagne n’a en effet pas compris, malgré plusieurs avertissements clairs de Washington, qu’elle ne pouvait plus se contenter d’une approche purement économique, dans le cadre de laquelle elle avait choisi, suivant exclusivement son intérêt économique, bien compris, d’acheter du gaz aux Russes pour produire des voitures qu’elle vend aux Chinois.

Avec la guerre en Ukraine, elle commence à comprendre, et veut créer sa propre armée, qui, au vu du budget annoncé, deviendrait très vite (de nouveau) la première armée d’Europe, ce qui bouleverse évidemment l’équilibre qui régnait avec la France depuis les accords de l’Elysée, dont le « moteur Franco-Allemand » vient de fêter les soixante ans.

En termes géostratégiques, ne fût-ce que si elle continue de vouloir se rapprocher de la Chine comme elle l’a fait ces dernières années, l’Allemagne va continuer de déplaire aux USA qui sont aussi, de droit, par traité, le chef militaire de l’OTAN.

La France, elle, se dit que les USA non content d’abandonner leurs alliés ont explicitement, par la voix de Monsieur Biden, annoncé qu’ils ne se sentaient plus « le gendarme du monde » à l’occasion de leur débâcle en Afghanistan et,  héritière de de Gaulle, la France se dit donc qu’en matière de défense, il vaudrait mieux en revenir à l’idée d’une défense réellement Européenne, c’est-à-dire moins dépendante de l’OTAN et des USA.

L’Europe de l’Est, elle, a tranché, et agit de façon claire sur le sujet : tous es anciens pays du bloc « de l’Est » ont choisi pour leur défense de faire confiance à l’OTAN qui, est présent sur le terrain, surtout via des troupes Canadiennes, Américaines, Anglaises… et quasi pas Allemandes ou Françaises.

L’Allemagne qui, au Bundestag, a accueilli par une « standing ovation » l’annonce de M. Scholz concernant ses ambitions militaires doit désormais à grande vitesse clarifier celles-ci, particulièrement vis-à-vis de son allié sur le Vieux Continent, et elle devra faire des choix économiques en conséquences, en admettant que « choisir, c’est renoncer ».

A défaut de clarifier rapidement ses idées ou son projet, l’Allemagne politique risque bien de ne faire  qu’aggraver la crise dans laquelle les choix de ses deux derniers chanceliers (Madame Merkel, élevée en RDA et qui parle Russe, Monsieur Schröder, notoirement principal « consultant » Européen de Gazprom) nous ont menés.