Il y a deux semaines, nous avons parlé du fait que la presse grand public était assez peu fiable, ce qui tient au fait que le journaliste moderne ne fait dans l’immense majorité des cas que réagir à une information entrante, qui lui parvient sous forme de dépêche (AFP, Reuters, Bloomberg, BBC) ou sous la forme d’un « dossier de presse », lequel émane d’un service de communication.

Si les services de communication des grandes entreprises ne servaient à rien, le budget qui leur est alloué leur serait coupé. Leur nombre et leur incessante croissance, au contraire, sont la preuve qu’il est décidément parfaitement possible d’orienter ce que dit la presse.

Certes, il existe des journalistes consciencieux, mais la plupart du temps ceux-ci vérifient les infos qui leur parviennent, rares sont ceux qui regardent un peu autour et encore plus rares ceux qui s’intéressent spontanément à des sujets dont « on » ne leur parle pas. Ou, pour le dire autrement, les journalistes qui d’eux-mêmes décident de s’intéresser à un sujet indépendamment de toute dépêche ou de tout communiqué de presse sont rarissimes.

Il en résulte que le pire, dans l’information d’aujourd’hui, c’est que non content d’être orientée, elle est très parcellaire. Comme l’aurait dit Stendhal dans un tout autre contexte : « ce que je ne dis pas est probablement encore plus intéressant que ce que je dis ».

Et de quoi la presse grand public ne parle-t-elle pas ?

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