Cet article se veut une analyse historique de la situation en Ukraine, en essayant de comprendre le point de vue Russe. Il est conseillé de lire cet article en parallèle de celui qui, mis en ligne ce jour également, évoque l’extension économique de l’UE vers les anciennes républiques de l’URSS, sous l’impulsion de l’Allemagne (article que vous trouverez ici).

La mise en parallèle devrait permettre au lecteur de mieux comprendre en quoi Monsieur Poutine a mentionné récemment dans ses discours que, je cite:  le droit de sécession des 15 républiques de l’URSS était « une erreur historique » et que la dislocation de l’URSS était « la plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle » et en quoi le fait que l’Allemagne ré-arme massivement et envoie armes et munitions en Ukraine concerne particulièrement les autres pays européens.

Mais commençons…

Il n’y a pas que nos médias, qui aiment traiter le sujet de l’Ukraine comme tant d’autres : hâtivement, superficiellement et à la façon manichéenne des « Western », avec les gentils Ukrainiens d’un côté et le vilain méchant Poutine de l’autre.

Dans cette guerre, il y a aussi des messages, façon « Mafia ».

Je m’explique :

  • Quand les USA et leurs alliés ont envahi l’Irak, durant la première guerre du Golfe, la toute première chose qu’ils ont fait, avant même d’attaquer, a été de « brûler les lignes » de communication, c’est-à-dire qu’ils ont commencé par s’assurer d’avoir non seulement rendu les Irakiens sourds et aveugles mais aussi de les avoir empêchés d’envoyer des images au monde. Cela a probablement été la guerre la plus retransmise, mais exclusivement au travers d’images contrôlées par les armées occidentales.
  • Quand la Mafia veut faire disparaître quelqu’un, elle le fait disparaître, c’est-à-dire que le corps disparaît : de cette façon, l’enquête pour meurtre ne démarre jamais. Par contre, quand un Boss veut rappeler qu’il est le Boss, sa Cosca (son clan, littéralement : sa feuille d’artichaut) reçoit l’instruction de laisser le cadavre, éventuellement mutilé, à un endroit bien visible, histoire que tout le monde sache à qui il a affaire.

Les Russes ne sont pas plus bêtes ou moins capables que les Américains, et ils auraient très bien pu rendre le conflit ukrainien très occulte, très difficile à observer. S’ils ne l’ont pas fait, c’est probablement parce que Monsieur Poutine, en garçon qui a vécu comme il a vécu dans le pays que l’on sait, voulait probablement envoyer un message clair au reste du monde…

Manque de pot pour lui, les spécialistes d’Hollywood et leurs cousins européens ont nettement mieux vendu leur Western, à telle enseigne que certains n’hésitent pas à renverser les rôles et à présenter Vladimir comme le gentil et les Ukrainiens comme les méchants.

Pourtant, comme aurait dit notre ami Giulio Andreotti, accusé plus qu’à son tour en raison de ses accointances supposées avec l’honorable société, « la situazione è probabilmente un po piu complessa”… la situation est probablement un petit peu plus complexe que dans Star Wars (où, soit dit en passant, les troupes de l’Empire tirent comme des manches : s’ils savaient tirer, jamais Georges Lucas n‘aurait rien eu à raconter).

La guerre en Ukraine modifie les relations de nos pays avec la Russie, bien sûr, mais aussi avec la Chine et quantité d’autres pays, mais aussi avec nos alliés au sein de l’OTAN et au-delà.

Allons au-delà du « brouillard de guerre »…

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