C’est la dégradation de la note de la dette et française et le fait que, du point de vue de la haute finance, mais aussi de pas mal d’instances internationales et d’autres pays, la France n’est plus considérée comme un pays « Core », mais comme un pays relevant de la « periphery ».

Il eût sans doute mieux valu que le choc que cela représente ne soit pas indolore, voire même inaudible, car cela signifie que l’étranglement inexorable du pays commence : le poids de la dette ne va faire qu’augmenter, et la capacité d’investissement diminuer, tandis que, parallèlement, les services publics vont devenir de moins en moins efficaces.

A l’heure où j’écris ces lignes, à dix ans, la France paie 3,47% ; la Grèce paie 3,34%, l’Espagne, 3,24 %.

Les taux payés par la France avaient déjà monté, sous l’effet d’anticipation des marchés, bien avant que l’agence Fitch dégrade le pays.

La BCE, elle, ne baisse pas ses taux… ce que pas mal de gens déplorent, mais je me demande si elle a vraiment le choix (c’est ironique : mes lecteurs réguliers savent ce que j’en pense ; pour les intuitifs jouettes et ceux qui me lisent moins, rien qu’en relisant ce que je viens d’écrire, il y a moyen de deviner).

Ce qu’on raconte beaucoup moins, c’est le fait que le taux d’emprunt de grandes entreprises françaises est passé EN DESSOUS du taux d’emprunt de l’État.

Non seulement, c’est très rare, mais c’est aussi la preuve que la majorité des gens qui gèrent de l’épargne ont infiniment plus confiance dans les entreprises françaises que dans l’état français et même MALGRE l’état français.

Exactement la position que je défends : quand on dit que « la France est endettée », c’est faux. L’état français est géré n’importe comment et endetté. C’est TRES différent.

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