Nous ne vivons pas, en Europe, dans des pays libéraux. Outre le fait que n’importe quel juriste un tant soit peu compétent vous confirmera qu’un nombre croissant de « normes » ne sont pas des « lois » votées par les représentants du peuple élu, il existe, chez nous, quantité « d’immunités de fonction », c’est-à-dire de privilèges élusifs de toute responsabilité.

On peut reprocher beaucoup de choses à la Grande Bretagne. On peut rire sous cape de sa capacité à s’organiser industriellement à l’heure où, non content d’avoir vu passer sous pavillon étranger 100% de son industrie automobile, le dernier fleuron un tout petit peu vaguement national qui lui reste, Jaguar Land-Rover est dirigé par un Français (M. Bolloré).

Ceci dit, sur les 50 première sociétés de la Tech, 88% sont Américaines ou Asiatiques et, en valeur, c’est encore pire, puisque l’Europe représente moins de 3%. Les Anglais sont, sur ce point, peut-être juste un peu en avance sur « nous », comme ils l’ont souvent été dès lors qu’il est question de mutations économiques et technologiques.

Par contre, dans la continuité, la Grande Bretagne se distingue nettement du Continent en ce que c’est un pays où il y a une seule Loi, qui est la même pour tous, y compris quand on est fonctionnaire, Roi, Reine ou Premier Ministre : tout le monde, ces gens-là comme n’importe quel citoyen vont, le cas échéant, devant le même juge.

A l’heure où sur le Vieux Continent, et plus particulièrement encore avec la crise du Covid, nos élus se couchent de plus en plus devant l’exécutif, cette vidéo, non sous-titrée mais extrêmement compréhensible, du chef de son propre groupe à la Chambre appelant ses collègues à porter plainte contre Boris Johnson, y compris au pénal, pour ses manœuvres et menaces destinées à étouffer toute velléité d’un vote de défiance est une vraie leçon.