Quant au vote à cette date (27 novembre) et à l’unanimité de l’ensemble du Parlement Français d’une motion demandant le rejet de l’accord UE-Mercosur, il s’agit d’un vote qui a eu lieu tard le soir, après des débats interminables, et alors que près de la moitié de l’Assemblée était allée se coucher.
Certes, cela relativise la chose.
Toutefois, parmi les autres nouvelles largement passées sous silence, je note aussi celles-ci :
- L’UE décide de restreindre sa politique migratoire et, inspirée par la politique Danoise, déploie des centres pour candidats à l’émigration dans des pays tiers. Rappelons qu’au Danemark, ce n’est pas l’extrême droite qui a instauré cette pratique, mais bien la gauche modérée. Réaliste, celle-ci a souligné et continue de souligner que sa politique est guidée par un choix raisonné : le pays ayant fait choix de la sociale-démocratie, il ne peut se permettre de distribuer de l’argent à tout va, sous peine de priver toute la population danoise des avantages sociaux conquis à plus ou moins brève échéance. Ça paraît tellement simple à comprendre.
- L’UE recule sur ses normes écologiques qui imposait un reporting non-financier à un niveau de granularité de fous furieux aux entreprises de toutes tailles (elles devaient s’assurer que le sous-traitant du sous-traitant de leurs fournisseurs était à tous points en ordre avec l’ensemble de normes européennes… que même les plus grands groupes n’arrivent plus à suivre) : ces normes sont largement allégées, et ne concerneront plus que les toutes grandes entreprises. Comme le soulignait l’excellent M. Roger Hartmann, ex-CEO d’UBS Luxembourg dans un récent article publié dans l’Agefi de Luxembourg, il se pourrait bien que nous arrivions à la fin de ce cycle de la « Grande Complication » qui ruine la compétitivité de l’Europe. Sans parler de dérégulation, un mot à éviter vu la référence implicite à l’Administration américaine, cette simplification bienvenue pourrait peut-être mettre fin à cette aliénation débile de notre continent.
- Entre-temps, depuis que j’ai écrit ces lignes, l’UE a reculé aussi sur l’interdiction de vendre des voitures thermiques et hybrides. Il n’y a pas à s’y tromper : autant de reculades en si peu de temps : elle se rend compte, mais peut-être un peu tard, que sa politique de forcing systématique a généré pour ses institutions un risque mortels.
Je note aussi que beaucoup plus bruyamment, moins de deux semaines après le vote unanime digne d’un Frexit, les USA faisaient, au plus haut niveau, des déclarations allant toutes dans le sens d’un retrait de l’OTAN et, plus généralement, de l’Europe.
Par ailleurs, infiniment plus discrètement et de façon BEAUCOUP plus étonnante encore, après TotalEnergies, par exemple, UBS Suisse, qui est tout de même le tout premier gérant de fortune de la planète, envisage de quitter l’Europe et de mettre son siège aux USA.
Rappelons, parmi d’autres exemples, que le siège effectif de Schneider Electric, cette entreprise « française » ultra-performante, est de longue date à cheval sur Singapour et Hong-Kong.
Il est vraiment grand temps de prendre la nouvelle mesure du monde au-delà de la Pravda que sont nos journaux autorisés…bientôt au sens propre, d’ailleurs, dans cette France des libertés qui déploie des moyens délirants pour mater ceux qui la nourrissent.