En gros, c’est simple : si au début, on ne savait pas vers quoi on allait et que les deux mois de confinement ont été plutôt bien ressentis, plus personne ne comprend plus rien ni n’arrive à suivre chaque nouvelle décision qui vient s’empiler sur les précédentes.

Sans même parler du « plan de relance » qui ressemble plus à un « plan de dépenses » qui ne servira pas aux entreprises mais uniquement à celles d’entre elles qui sont le plus acoquinées avec les Etats et aux dépenses de ces derniers, chacune de ces nouvelles décisions divisent les experts, les nations, les pays européens et les pays au-delà de l’Europe.

Notez aussi qu’au-delà de 40 milliards, la façon dont le plan sera financé, en France, reste purement et simplement inconnue. Si, si… comme je vous le dis. Il est vrai que la France ponctionne deux fois plus ses entreprises que la moyenne Européenne et nettement plus que ses voisins

Quoiqu’il en soit, le Covid accélère(ra ?) les faillites des entreprises fragiles (et même maintenant aussi d’entreprises parfaitement viables à la base, mais dont les états irresponsables puisqu’ayant à leur tête des gens qui n’ont le plus souvent jamais vraiment bossé dans la vraie vie ont tué des secteurs entiers d’activité) et accélère la dislocation géopolitique, en renforçant, à l’échelon local, les fragmentations.

Pour rappel : ce sont les entreprises qui financent les états et pas le contraire !

Un jour ou l’autre, le rappel risque d’être méchant pour tout le monde.

Je m’en tiens aux faits observables, mais force est de constater qu’on voudrait accélérer l’avènement d’un nouveau régime qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

Ce qui est fascinant, c’est que cet affolement (« Le virus qui rend fou » : titre du dernier livre de Bernard-Henry Lévy avec qui, pour une fois, je suis vraisemblablement 100 % d’accord) et la gestion cacophonique qui va avec sont planétaires… avec les trois firmes à qui cette crise profite le plus qui ont été très largement les premières à annoncer que leur personnel resterait en télétravail en mode de crise jusque fin juin 2021 (Google, Facebook, puis dans la foulée, Amazon, les trois en profitant au passage pour mettre les ingénieurs et informaticiens occidentaux encore un peu plus en concurrence avec le reste du monde).

Juste une petite précision d’ordre factuel, elle aussi : depuis le début mai, la France reconnaît que la mortalité, tous types de décès confondus et malgré l’impact de la canicule, n’est nullement supérieure à ce qu’elle était l’an dernier, ni à l’année précédente ou, pour le dire autrement, dans une étude publiée ce mardi, L’INSEE (Institut National de Statistique en France) reconnait ne pas constater de surmortalité en France depuis le 1er mai par rapport aux deux dernières années.

Invitation personnelle : à la fin de années 90, à la mort de leur père et grand-père, une famille allemande découvre le manuscrit que celui-ci, un vieux juge « prussien » (de la région de Berlin) conservait sans rien dire dans le tiroir de son bureau. Ses héritiers le lisent. Ils découvrent alors la vie quotidienne de leur grand-père, entre +/- 1932 et 1938, date à laquelle ce monsieur, qui n’était ni juif, ni homosexuel, ni tsigane, ni communiste, ni handicapé, a décidé de s’enfuir en Grande-Bretagne, où il a vécu d’expédients et de petits boulots (la Grande-Bretagne : toujours elle qui, mine de rien, nous donne des leçons de dignité).  Les héritiers décident donc de porter ce manuscrit à une maison d’édition et ce sera un énorme succès de librairie (un « best-seller », donc, pour les amateurs inconditionnels de « franglish », qui finiront donc par contribuer à ce que nous ne parlions plus correctement notre propre langue, phénomène d’acculturation qui n’a absolument rien d’innocent car si j’admire la Grande Bretagne et les USA à bien des égards, il ne faut pas tout confondre pour autant).

Et dans « Un Allemand » (le titre du livre, traduit en Français, très bien écrit et passionnant : éditions Babel), il vous est donc donné de vivre « en live », avec un jeune étudiant en droit (Sebastian Haffner, l’auteur pour ceux qui ont du mal à suivre), la montée du nazisme au quotidien.

Et que peut-on lire dans cet ouvrage bien instructif ? On y lit notamment que le décollage de cette charmante doctrine a eu lieu quand chaque allemand, individuellement, a commencé à éviter toute une série de sujets de conversations avec ses contemporains pour ne pas heurter la sensibilité supposée de leur voisin… et/ou, très vite, pour ne pas être dénoncé par lui.

Je vous invite VIVEMENT à lire ce passionnant ouvrage sur une société qui se laisse gentiment dériver, avec des gens comme vous et moi qui, par confort plus encore que par lâcheté, laissent faire.

Les ressemblances multiples avec ce que nous vivons aujourd’hui risquent juste un peu de vous frapper au point de vous inquiéter beaucoup, vraiment beaucoup, parce que c’en est à se demander, par moment, si le bouquin n’a pas été écrit la semaine dernière.

Pour ceux qui veulent jouer à se faire (encore un peu plus) peur avec une touche de prospective, il y a « Terre noire : l’holocauste ou comment il peut se répéter », ouvrage également traduit (Gallimard, 2016) au travers duquel l’auteur Timothy Snyder nous met en garde contre l’avènement, prochain selon lui, d’un écoterrorisme qui laissera place à une éco-dictature où la pureté passera par le contrôle sanitaire (en sus de la géolocalisation obligatoire…) de la quasi-totalité de la population.

Notez que les tests dont on vous parle incluent la collecte de donnée sur le génome, que le jour où les laboratoires Abbott ont annoncé la production d’un test qui donnerait des résultats en 15 minutes, toutes les actions des compagnies aériennes ont pris pas loin de 10 %, dans l’idée que de tels contrôles rendus systématiques permettrait de rouvrir les aéroports, ce genre de chose…

Pour rappel, en Belgique, la quasi-totalité des normes concernant le Covid sont illégales : non seulement seule la LOI (un truc voté par le Parlement) pénale peut prévoir des peines, alors que c’est ici l’exécutif qui s’en donne à cœur joie, plus précisément un seul ministre (celui de l’intérieur, donc un homme seul qui est le chef de la police)… Ministre qui fait semblant de se prévaloir de pouvoirs spéciaux, dont le Gouvernement belge ne dispose plus du tout depuis le trente juin (autrement dit, le Ministre peut signer des chèques pour les dépenses courantes de son ministère et régler les « affaires courantes », certainement pas prendre des décisions illégales qu’il ne lui appartiendraient même pas en temps normal).

En France, La Loi (similaire à cette « Loi de pouvoirs spéciaux ») qui va être prolongée ce jeudi est tout sauf anodine ! Elle permet entre autres au PM de décréter (= décider sans vote) de restreindre la liberté de circulation et/ou de rassemblement (rien que ça !) ou encore à l’Etat d’ordonner la réquisition de biens, services ou personnes “si la situation le justifie” (sachant que « l’Etat », donc en l’espèce un seul homme, est souverain pour apprécier ladite “situation”).

Toutes ces mesures héritées de l’état d’urgence sanitaire (dont nous sommes censés être sortis depuis le 10/07) vont donc perdurer jusqu’au 31 mars 2021 au moins. Et après ?

Il y a fort à parier que des dispositions exceptionnelles seront tout simplement intégrées au droit commun (comme c’est systématiquement le cas depuis 2001).

De deux choses l’une, soit on change rapidement les manuels scolaires, soit on décrète que « pour votre santé, vous êtes privés de liberté » et que ceci constitue notre nouvelle devise, indéfiniment.

Quand ces braves cerveaux vont commencer à être jugés responsables des saisies de gens qui bossent vraiment (des restaurateurs ou des hôteliers, pour ne parler que de ceux-là) pour maintenir un système pareil dont ils sont les salariés-bénéficiaires, je crains que cela ne finisse pas comme dans l’Agence Tous Risques et que le plan connaisse quelques accrocs.

Pour ma part, s’ils continuent le juger bien huilé, j’ai une idée de l’endroit où ils peuvent toujours se le…

Vous me direz : « que viennent faire ces considérations sociojuridiques dans une revue qui se veut analytique et d’ordre patrimonial ? »

L’idée est d’attirer vivement l’attention de mes lecteurs sur le fait que nos états surendettés sont aux abois avec des groupes d’intérêts qui les influencent plus que jamais en tous sens, que cette désorientation révèle une tendance à une nouvelle forme d’absolutisme.

L’idée est d’attirer votre attention sur le fait que s’il n’y a déjà plus d’égard pour vos libertés individuelle, voire bientôt pour votre intégrité physique (les états qui vous privent déjà de pas mal de libertés dont celle de travailler et donc de payer vos impôts vous impose des tests et vaccins que, toujours aujourd’hui, une femme qui prétendrait qu’un homme est le père de son enfant aura bien des peines à imposer à ce dernier pour s’en assurer), quelles garanties aurez‑vous lorsque ces mêmes états seront en défaut de paiement et s’intéresseront à vos comptes en banque ou vous exposerons que votre monnaie ne vaut plus rien du tout ?

Il est vraiment plus que temps d’en tenir compte car peut-être que l’idée générale est de faire en sorte que tout le monde se dise : « ce n’est que de l’argent, après tout ».

Or, au contraire de celui d’une part toujours croissante de la population, pour ceux qui travaillent vraiment, cet argent, ce sont de vrais efforts, voire de vraies privations.

Voilà pourquoi se soucier de nos libertés dans une revue patrimoniale est primordial.