A l’heure où l’état français pense, entre mille autres choses, à taxer les super-profits, ce qui suit mérite attention.

Un de mes clients (chauffagiste, en Belgique) a voulu verser une prime à ses employés.

Il a dépensé 742,8 €

Ses employés ont perçu un net de : 139,11 €

Je précise qu’il m’a consulté, car, sous la pression de ses salariés, il voulait obtenir de la part de quelqu’un d’indépendant une confirmation officielle que ni lui, ni son comptable ne se moquaient des destinataires de la prime.

Malheureusement, non.

Je vous fais le décompte :

  • 104,11 € de frais de secrétariat social
  • 130,63 € de « cotisations sociales employeur »
  • 196,76 de « cotisations sociales employé »
  • 169,42 € de « précompte professionnel » (les impôts en tant que personne physique)
  • 2,77 € de « cotisation spéciale de sécurité sociale » (il en manquait…)

Le solde à percevoir par les destinataires de la prime est donc bien de 139,11€ net, pour un débours de 742,8 € pour le patron, soit des retenues de 78,1%, sans compter le secrétariat social.

En réalité, ce n’est pas tout.

Il faut bien que les 742,8 € viennent de quelque part.

Pour le client du chauffagiste, s’agissant qu’il s’adresse essentiellement à des particuliers, il faut donc facturer : 742,8 € + 21% de TVA, soit : 742,8 + 155,99 € (la TVA, donc) = 898,79 € (sans que le patron ait, à ce stade, gagné un seul euro, ni même payé le salaire « de base » de son personnel, amorti le remboursement de sa camionnette,…).

Même si tout est fait pour opposer les entrepreneurs et investisseurs au reste de la population, le client devrait donc comprendre que ces petites problématiques le concernent aussi en tant que consommateur.

Rappelons que, de façon similaire, quand les employés destinataires de la prime dépenseront leur argent, c’est-à-dire les 139,11 € que l’état fait semblant de leur laisser, ils devront à nouveau s’acquitter de la TVA, quoiqu’ils achètent, à moins qu’il ne s’agisse, par exemple, de carburant, auquel cas, ils y seront à nouveau pour donner +/- 86% de ce qu’ils paieront à l’état, laissant à Total et consorts 14 centimes par euros (pour être allé cherché le pétrole, l’avoir raffiné, distribué jusqu’à la pompe), … 14 centimes qui seront taxés, au titre de « super-profits ».

Qui fait réellement des super-profits, dans notre société ?

Qui sont les gros vilains de l’histoire ? Les entrepreneurs et salariés du privé qui, malgré ce que je viens de décrire, se bougent pour que vous ayez une chaudière et du carburant (par exemple), ou les gens qui organisent ce vol à grande échelle et en vivent ?

Mais, c’est sûr, ce sont les gros vilains libéraux qui sont responsables de tous les maux, c’est connu.

L’état, lui, est votre ami, et ne défend que le bien !

La bonne nouvelle, c’est que ce qui ne peut pas durer, ne dure pas.

Si tous les patrons prenaient le temps, comme celui-ci, d’expliquer ceci à ses clients, à votre avis, que se passerait-il ?

A une échelle plus économique : pensez-vous qu’il reste une marge de ponction fiscale ou parafiscale sur les revenus pour lesdits états ?