Tout n’est pas qu’affaire d’économie. Loin s’en faut !

Au début, cela ne concernait que la partie artistique de la Rive Gauche… Post 1968, le bon genre a commencé à consister à détruire « la société bourgeoise » en ridiculisant la magistrature, l’armée, la religion et tout ce qui de près ou de loin peut évoquer un certain ordre institutionnel.

En ce qui concerne la famille, je ne suis pas certain que les plus fervents adeptes du genre n’aient pas quelque regret…

Michaël Collins, le libérateur de l’Irlande (superbement incarné par Liam Neesson dans le film éponyme), enseignait à ceux qui devaient former l’IRA, que le terrorisme, en jouant sur l’opinion publique, n’est efficace que dans les démocraties, et certainement pas dans les dictatures, où il n’y a ni parlement ni opinion publique à impressionner ou à menacer.

A l’heure actuelle, le terrorisme serait plutôt là où ne l’attend pas, à des lieues de ce que pense la majorité. Ainsi, par exemple, les rapports d’Amnesty International peuvent avoir été muets à propos de l’Ethiopie tout en fustigeant pendant six pages les obligations militaires du citoyen Suisse…

Dans un tel contexte, il faut s’attendre à ce qu’arrive un jour où, à l’instar de Me Vergès, d’autres finiront par attaquer le Tribunal plutôt que de défendre l’accusé ou de se défendre eux-mêmes.

« Nomenklatura » ce terme issu de la terminologie soviétique mériterait d’être remis au goût du jour, mais plus forcément du côté Russe.

Il y a bien plus de deux mille ans, un très beau passage de Platon dénonçait déjà les démagogues qui, ayant eux-mêmes nourri l’opinion, ensuite « règleraient tout sur l’avis de cette grosse bête, nommant bonnes les choses qui lui plaisent, mauvaises celles qui lui déplaisent. »

« Quid novi sub sole ? », comme disait l’ecclésiaste ? Le manque de cohérence, peut-être ? Il me semble qu’on ne peut pas à la fois condamner l’excision au Mali et, dans le même temps, refuser de la condamner à Paris sous prétexte du respect d’une société « multiculturelle ».

L’élégance aussi, semble s’être perdue. « laisser croire aux hommes qu’ils peuvent vaincre et gagner ? » « ça nous coûte si peu », commentait une femme d’esprit du XVIIIème siècle, « et ça leur fait tellement plaisir… ». Grâce à celles qui ont su préserver ce genre d’état d’esprit (et, Dieu merci, il en reste encore beaucoup).

Dans notre société, c’est l’argent (surtout), la puissance, la gloire. Tout de suite ! Seuls très peu redoutent les chaînes que recherchent en réalité la plupart.

Notre société en voie de déstructuration accélérée, est-elle inspirante, au moins autant qu’hier ? De moins en moins : quelle puissance pro-occidentale entre Beyrouth et Tokyo, aujourd’hui ?

Même économiquement, ce que je viens de résumer ici n’a rien d’anodin. Tandis que pour qu’une société fonctionne, il faut que les couples aient envie d’y faire des enfants, Hollywood avait très bien compris que plus le monde deviendrait culturellement Américain, plus il consommerait Américain…

Un modèle social en faillite et un modèle « progressiste » qui semble poser plus de problème qu’il n’en résout, ça donne envie à qui ?

Les Chinois conquièrent l’Afrique, parce qu’ils sont fiables ET SURTOUT, parce qu’ils ne sont QUE fiables : ils ne cherchent pas à imposer un « modèle » qui, au sein des pays même où ce modèle se construit, la société se divise et se fragmente chaque jour davantage.

Si on regarde les choses avec un peu de hauteur et de recul, sous un angle civilisationnel, l’édit de Théodose, en 297 après Jésus Christ, a séparé l’Empire Romain entre Rome et Byzance. Au dixième siècle, la séparation réapparaît sous la forme d’une séparation entre Chrétiens catholiques et orthodoxes. Les quatres siècles d’occupation Turque, avant la constitution de l’Empire Austro-Hongrois, suivent à peu près la même ligne, et c’est pareil aussi pour l’attentat de Serajevo, qui marque le début de la seconde guerre mondiale…

Et l’Ukraine ? le conflit en relèverait-il pas de la même logique ? Entre eux, les Russes parlent de la « Sainte Russie », parce qu’ils se voient les garants (militaires) de « l’orthodoxie », c’est-à-dire à leurs yeux, de la « vraie foie » (sous-entendu : la seule vraie foi possible).

Pour les troupes Russes qui se marquent du « Z », c’est le combat civilisationnel de la seule vraie Chrétienté contre « toutes les saloperies produites par le libéralisme Occidental » et, quand  ils s’expriment de la sorte, les Russes font allusion à toutes les dérives dont je viens de suggérer avec plus ou moins d’intensité l’image, ci-dessus.

Ce qui ne se voit absolument pas dans la presse Occidentale, c’est à quel point cet aspect du conflit Ukrainien peut susciter dans le monde, « ailleurs que chez nous », sinon des sympathies, en tous cas une certaine indulgence à l’égard de l’agression Russe.

Outre que pour une partie même de « l’Europe », au sens géographique, ce combat séculaire fait partie de l’ordre des choses depuis 2.000 ans, bien au-delà, nombre de pays semblent savoir que devant tous nos bâtiments officiels ( ? ), le drapeau des LGBT-machin-chose jouxte souvent celui de l’Ukraine… et ce « modèle » civilisationnel, qui mériterait de faire l’objet d’un vrai référendum populaire, n’a pas l’air de susciter de fortes adhésions dans le monde.

Il aurait même plutôt tendance à jouer à l’encontre de nos intérêts, voire à nous faire prendre pour des fous ou, à tout le moins des gens incohérents : même un parti qui rassemblerait une part importante de la population verrait une levée de boucliers s’il essayait de mettre son drapeau sur tous les bâtiments officiels de nos pays. Il n’y a RIEN de démocratique dans une telle démarche.

M’est avis aussi que cette dimension et ses effets sont plus que largement sous-estimés par nos joyeux dirigeants.

Grattons un peu dans cette direction ?

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