Monsieur Würth est un milliardaire allemand, qui a repris, en 1954, à 19 ans, la fabrique de clous et de vis fondée par son papa, démarche rusée, initiée au lendemain de la guerre, dans un pays qui devait intégralement se reconstruire. La marque qui porte son nom est connu de toutes les professions manuelles. On notera, au passage, que sur les 73.000 collaborateurs salariés que compte la société, il y en pas moins de 32.000 qui sont des commerciaux qui se déplacent chez les clients. On peut donc deviner à quel point l’entreprise met réellement le client au centre de ses préoccupations.

Quoiqu’il en soit, Monsieur Würth, qui a travaillé pendant longtemps près de 15 heures par jour, 7 jours sur 7 pour en arriver à se payer récemment, parmi beaucoup d’autres choses de prix, un yacht de 110 mètres de long, a déclaré récemment dans une interview au quotidien financier Handelsblatt, reprise dans Le Point : « Mon père savait que les études me conduiraient vers une voie sans issue, comme c’est d’ailleurs souvent le cas aujourd’hui. Nous sommes en train de fabriquer un prolétariat intellectuel, alors que nous manquons d’apprentis. »

On dirait un parallèle avec un livre qui est en train de faire un carton et qui s’intitule : « Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études » (Olivier Roland).

Lorsqu’on voit le classement des pays qui « marchent les mieux », soit les pays nordiques et la Suisse, ce sont des pays qui mettent, eux aussi, l’humain au cœur de leurs politiques, en cherchant à assurer la santé et un très haut niveau de qualification à leurs habitants. A cet égard, je vous renvoie notamment à notre récent article.

Lorsqu’on envisage l’enseignement ou, dans le cadre d’une démarche plus « familiale », l’éducation ou, plus généralement toute démarche d’éducation et d’instruction, on pourrait en effet commencer à se demander pourquoi de Monsieur Würth à Jeff Bezos en passant par Bill Gates, autant de gens qui atteignent des sommets sont des gens qui n’ont pas fait d’étude.

Est-ce que, lorsqu’il suggère que les études enferment dans un schéma qui constituera tôt ou tard un plafond de verre, Monsieur Würth n’aurait pas un peu raison ? N’y aurait-il pas d’autres réflexions qu’on en lit nulle part et qui vaudraient franchement le coup qu’on s’y attarde ?

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