Cet article peut donner l’impression au début, de parler pas mal de politique. Il est, en réalité, rempli de technicité bancaire expliquée en termes simples, et concerne au premier chef votre patrimoine: au XIIIème siècle, les banques Florentines et Lombardes avaient beaucoup spéculé sur l’or. Venise avait patiemment acquis toutes les mines d’argent possible et avait révélé que les avoirs en caisse de ses concurrents étaient bien plus faibles qu’ils ne le prétendaient. S’ensuivi une crise majeure (baisse des valeurs liées aux spéculations basées sur l’or des Florentins et des Lombards et baisse de l’or) et une redistribution des cartes, en faveur de Venise et de l’argent, comme métal de référence garantissant la valeur des échanges.
De façon à maintenir une certaine cohésion sociale, l’ensemble des acteurs de cette pièce, plutôt que d’avouer qu’ils avaient spéculé comme des c… s’était mis d’accord pour trouver en la personne d’Edouard III d’Angleterre un parfait bouc émissaire. Le Roi d’Angleterre achevait la guerre de trente ans, qui l’avait mis à genoux, et il venait de faire défaut sur sa dette, contractée surtout vis-à-vis des Lombards et des Toscans.
La bonne affaire: pas besoin d’avouer qu’on avait un peu trop spéculé et que c’était là la cause de tous les maux, puisqu’on allait pouvoir accuser un vilain pays étranger.
Aujourd’hui, l’Europe (du Nord) stigmatise l’Europe du Sud et particulièrement l’Italie, mais il n’y a, en définitive, pas grand’chose de neuf sous le soleil. Voyons un peu où en est l’Italie, d’une part, et où en sont les banques européennes, d’autre part.
Le gouvernement Italien est europhobe. Pas eurosceptique, non : europhobe. Par contre, Ignazio Visco, le gouverneur de la Banque d’Italie, lui, est manifestement europhile.
Il a averti son gouvernement qu’une hausse prolongée des coûts d’emprunt pénaliserait les ménages et les entreprises. En clair, il invite le gouvernement italien à rentrer dans le rang.
L’envolée des rendements des obligations d’État ces derniers mois coûtera au pays (2300 milliards de dette, tout de même, 15,6% du PIB de la zone euro, un taux d’emprunt à 10 ans qui était à 1,2 l’an passé, qui est passé aux alentours de 3,2%, pour rappel, et ce sans aucune croissance, ce qui signifie que l’Italie amorce clairement une spirale de décroissance, synonyme d’appauvrissement et de chômage) cinq milliards d’euros, a-t-il indiqué lors d’un discours prononcé à Rome.
Il a exhorté le gouvernement à assurer la stabilité budgétaire et à dissiper « les incertitudes autour de la participation sans réserve de l’Italie à l’Union européenne et à la monnaie unique ».
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