Au chapitre des réformes que ce Premier ministre français avait tenté de faire passer, il y en avait une qui avait été jugée typiquement huguenote.

Elle visait les jeux. Et il ne s’agissait pas d’une demi-mesure, loin s’en faut.

Il s’agissait de la tentative du ministre d’interdire les jeux d’argent, de supprimer purement et simplement la loterie nationale (créée juste avant l’empire, au moment où l’état français a le plus cruellement manqué d’argent), au motif qu’encourager le Lotto sous toutes ses formes revenait à alimenter l’envie, les désirs consuméristes et l’idée que l’argent facile était quelque chose de pas tout à fait inexistant ou hors de portée… Ce qui, selon M. Jospin, décourageait le travail et l’ambition.

Indépendamment même des pertes colossales qu’aurait représenté pour l’état a fin de cette incitation massive à s’acquitter volontairement d’un impôt complémentaire, aucune autre réforme suggérée par ce brave amateur de véhicule cabriolet bon marché (Renault Mégane cabriolet) n’a rencontré une levée de boucliers aussi unanime.

Pourtant, l’Allemagne, par exemple, n’a pas adhéré à « l’euromillion » (une chance sur 137 millions de gagner au premier rang) pour des motifs explicitement identiques, au premier rang desquelles figurait donc la volonté de ne pas promouvoir une incitation diffuse à la paresse.

Si j’ai été particulièrement surpris, ces deux dernières semaines, de voir traîner des billets d’euromillions chez des clients ultrafortunés (un médecin retraité disposant d’une fortune de plus de 20 millions d’euros, un avocat qui gagne plus de 800k€/ an bruts, avant bonus), je suis aussi particulièrement surpris par un parallèle à faire entre les jeux et la bourse !

Le parallèle n’est pas, en soi, nouveau. À un détail près.

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