L’Ukraine, tout ça, tout ça …

La question du moment est : « Envahira-t-y, envahira-t-y pas ? »

Le chef de la Marine Allemande a dû démissionner, suite à des propos concernant l’Ukraine. Selon lui, rassurez-vous, M. Poutine ne cherche qu’à obtenir le “respect des occidentaux. Et il le mérite”. Il est vrai que Monsieur Schröder, l’ancien Chancelier, rémunéré par une société gazière Russe depuis qu’il a quitté son poste, a beaucoup œuvré pour Nordstream II et il est vrai que, grâce à lui et quelques autres Allemands, l’Allemagne est dépendante du gaz Russe dans une fourchette qui s’étend de 50% à 75%, selon les régions.

Personnellement, et en glissant sur les succès passés des prévisions des généraux Allemands, je vis dans un pays qui importe son gaz toujours très essentiellement de la Mer du Nord, d’Ecosse, de Norvège et de Grande Bretagne… Et j’en suis heureux.

Très peu entendu en France, où il essaie pourtant depuis des mois d’attirer l’attention des dirigeants, le chef suprême de l’Etat Major Français attirait l’attention de l’Europe Occidentale dans un article de l’excellentissime « The Economist », dont je vous parlais en mars dernier. Dans cet article, intitulé sans ambiguïté « french armed forces prepare for a high intensity war », il était question d’une hypothèse de conflit direct de haute intensité mobilisant jusqu’à 25 000 soldats (5x plus que l’opération Barkhane)… et un niveau de pertes jamais vues depuis la seconde guerre mondiale, hypothèse jugée plus que autrement probable sur une échelle de temps de dix ans maximum envisagée pour sa concrétisation. Ennemis jugés possibles, voire probables : Russie, Turquie, Chine. Pas vraiment des nations mineures. Bizarrement, ces temps-ci, j’ai repensé à cet article.

Dans les années 80, à la veille de lancer son programme de guerre des étoiles à coups de formules comme « You ain’t seen nothing yet », l’ami Ronald Reagan avait réalisé une publicité de campagne pour la Présidentielle Américaine dont, malgré mon âge à l’époque, je me souviens toujours très bien. On y voyait un ours, du genre Grizzli, évoluer dans son milieu naturel. Une voix off disait que la plupart des enfants ayant tenu un ours en peluche dans leurs bras, cela amenait certains adultes à toujours voir cet animal comme nécessairement gentil. Sans exagérer, la voix off terminait en disant que cet animal pouvait aussi représenter un grand danger,… que certains voient et que d’autres ne voient pas.

J’ai bien l’impression que, pour rester dans le thème, à de rares exceptions près, l’Europe, en ce compris certains généraux Allemands, ce qui est carrément inquiétant, est devenue très « Bisounours » dans sa conception du monde, ainsi que dans ses rapports à la Russie et que, collectivement en tous cas, nous oublions dans notre « tout à l’économie », qu’en cas de guerre, l’économie, elle, est complètement par terre et devient le cadet de nos soucis.

Y penser ne fût-ce que deux minutes de temps en temps me paraît loin d’être c… et, malheureusement, de moins en moins inutile, je le crains.