Vendredi soir, je voyais une amie qui enseigne à l’Université de Liège, une des trois universités de la Belgique francophone.

Trois universités pour moins de cinq millions d’habitants au passé économique impressionnant, mais dont le PIB moyen est aujourd’hui tout en bas du classement des régions européennes… ce que les Wallons ont une très nette tendance à ignorer totalement tant « l’effet de stock » et les transferts générationnels contribuent fortement à leur train de vie qui reste, lui, nettement au-dessus de celui des autres Européens.

Ce professeur m’a exposé que l’ensemble du personnel universitaire aurait été invité cette semaine par l’administration de l’Université à une présentation des chiffres financiers de l’institution.

Grosso modo, il semblerait qu’il ait été annoncé de raboter purement et simplement les pensions de l’ensemble du personnel (jardiniers compris, donc) de l’Université d’au moins 40% ( je cite : « et peut-être bientôt jusqu’à 60% »), et l’effet va être presqu’immédiat pour tout le monde, pensionnés compris, faute pour l’ULiège d’avoir encore de quoi payer.

Cela signifie que les salariés de l’ULiège n’étaient pas les fonctionnaires qu’ils pensaient être et, surtout, que l’ULiège, qui a récemment ouvert sans vergogne des antennes à Namur, Mons et Charleroi, n’avait pas provisionné la part de pension à sa charge.

Motif invoqué: le « fédéral » n’est plus disposé à compenser les déficits chroniques de l’institution.

Ce n’est pas un « motif », c’est une raison logique, « le fédéral » ayant été très gentil pendant très longtemps, et l’Université ayant beaucoup trop compté sur son éternelle bonté.

J’y vois plusieurs choses et notamment ceci. L’état de « quasi faillite » de l’état Belge et, plus encore de ses entités régionales et de celle-ci en particulier, fait régulièrement la Une des journaux depuis au moins deux décennies.

Or, comme l’avait mentionné Monsieur Poutine à propos de son pays, en 2000, être « au bord de la faillite » et être « EN FAILLITE » sont deux choses radicalement différentes. Ici, une cessation de paiement sur de tels engagements de rémunération sont équipollents à une situation de faillite avérée, cette fois : pour une société privée, ce serait le Tribunal de l’entreprise et la liquidation immédiate avec, éventuellement, une mise en cause des dirigeants et une saisie de leur patrimoine privé.

This content is locked

Login To Unlock The Content!