M. Aghion a développé avec ses collègues les théories de l’économiste Autrichien Schumpeter, plus que souvent cité dans cette revue numérique.
Plus précisément, il pense que la « destruction créatrice » qui va avec nos systèmes économiques est créatrice de richesse et de prospérité pour tous, mais que, pour être efficace, l’innovation doit être encouragée et accompagnée par les états.
En gros, si le terrain étatique n’est pas adéquat, il n’y poussera rien.
Ce qui se sait moins, c’est que le Prix Nobel français a accordé, juste après avoir reçu son prix, une interview au magazine allemand « der Spiegel ».
Il s’y est déclaré particulièrement optimiste pour l’Allemagne, qui traverse pourtant dans l’immédiat sa plus grande crise économique depuis la deuxième guerre mondiale.
Alors que les industriels allemands délocalisent à tout va, M. Aghion souligne que le pays prend les bonnes mesures et prépare le terrain pour la mutation de son économie.
Plus précisément, il souligne que d’une grande force en recherche fondamentale, l’Europe devrait éviter de continuer à se faire capter les produits de cette recherche.
Selon lui, l’Allemagne, a amorcé ce tournant avant même de rencontrer ses problèmes énergétiques et de démographie.
Par exemple, le pays a revalorisé de longue date (depuis +/- dix ans) un énorme paquet de professions intellectuelles (un professeur de secondaire en Allemagne gagne deux fois plus qu’en France, alors qu’il y a quinze ans, la différence n’était que de dix pourcents, les formations permanentes et surtout, interprofessionnelles, sont particulièrement poussées, …).
Login To Unlock The Content!This content is locked