Le journal belge « l’Echo » titrait ce week-end qu’on était en droit de se demander s’il n’y avait pas une bulle dans la nouvelle économie. Il faut avouer que les valorisations y sont parfois franchement démentielles et qu’à regarder certains exemples, on ne peut qu’être enclin à la prudence. Ainsi, très attendus, les résultats d’Uber ont été publiés officiellement pour la première fois, Uber n’étant pas coté. On y lit que l’activité a continué à progresser très fortement, avec une hausse, énorme, il faut bien le dire, de 125% des réservations. Par contre, comme activité économique, on est en droit de se poser quelques questions : les pertes se creusent de façon tout aussi spectaculaire. 2.8 milliards de dollars de pertes en plus, soit un total de pertes de 8 milliards de pertes depuis la création d’Uber en 2009. Demandez un peu à votre banquier ou à vos investisseurs de vous avancer 8 milliards d’euros, sur 8 ans, sans que vous leur rapportiez rien d’autre que de nouveaux déficits, de plus en plus importants, d’année en année. Faut-il être économiste ou Warren Buffet pour comprendre qu’il y a un problème ? Tout le monde s’étonnera-t-il à nouveau lorsque le bon sens reviendra au galop ?
Et sur ce, l’entreprise annonce tranquillement que ces pertes devraient augmenter en 2017 et, malgré cela, on observe que la valorisation d’Uber continue de s’envoler.
C’est la « nouvelle économie ». A ce rythme-là, le retournement risque d’être beaucoup plus traditionnel.