Il y a près de trois semaines, j’avais résumé l’histoire de l’Allemagne soulignant combien elle était liée à celle du BeLux et, plus encore, de la France et combien elle était méconnue des Français.

Une semaine après mon article, un historien de renom s’exprimait rigoureusement de la même façon dans La Tribune, ceci au travers d’un article très intéressant que je vous suggère vivement de lire, article d’actualité faisant référence à la méconnaissance de l’histoire d’Allemagne par des élites françaises de plus en plus germano-idolâtres, jusque dans le complexe militaro‑industriel français.

J’adore l’Allemagne. A l’Ouest du Rhin, en tous cas. Je la fréquente bien plus et la connais bien mieux que la plupart des francophones. Je dois être un des rares d’entre eux à écouter Herbert Grönemeyer, à savoir qui c’est, ce qu’il raconte, et même avoir chez moi des albums de lui : il s’agit du Jean-Jacques Goldman local. Je m’efforce de lire aussi régulièrement que possible la presse allemande. Non seulement, c’est très instructif, car on ne sait plus vraiment ce qui se passe chez nos voisins, mais je peux constater combien la Bavière (surtout) et le Bade‑Würtemberg (dans une moindre mesure) ne sont pas forcément d’accords avec les Saxons (le Land au sein duquel l’extrême-droite à tendance néo-nazie récolte le plus de voix, Dresde, qui était un objectif stratégique pour eux en tant que symbole, la ville ayant été rasée pendant la seconde guerre mondiale, est une ville où AFD détient la majorité absolue des sièges, ce qui inquiète tous les démocrates germanophones, belges compris) et la Prusse (Berlin), que certains journalistes du sud de l’Allemagne accusent d’ailleurs d’avoir toujours été à l’origine de tous les malheurs du pays. Bonne nouvelle : ce lundi, Armin Laschet, Premier Ministre de la Bavière s’est présenté à la succession d’Angela Merkel (ce qui est inhabituel : de façon usuelle, c’est le président la CDU qui prend la tête de l’alliance CDU-CSU, ici, c’est le Président de la CSU).

L’Allemagne a des entreprises formidables, qui réalisent des prouesses étonnantes et une organisation socio-économique qu’il est instructif d’observer. Certes. Elle n’est pas la seule puissance économique en Europe, même s’il est plus facile d’appréhender le dernier modèle de BMW que les derniers bateaux d’exploration et de recherche minière sous-marine d’Eramet (France – numéro deux occidental dans les activités minières liées aux terres et métaux rares…) ou de deviner que Volvo-Penta, alias Volvo-Marine (Suède) détient 70 % de parts de son marché au niveau mondial (le marché des moteurs « inboard » des bateaux de plaisance).

Mais politiquement, l’Allemagne est TRES hypocrite, et notre voisin représente de plus en plus un danger géostratégique pour nous.

L’Allemagne semble aussi peu fiable politiquement qu’elle peut se révéler fiable pour livrer des lave-vaisselles ou des bagnoles. Elle vient encore d’en donner un exemple : après la Hongrie, l’Allemagne qui se dit « le chef de file de l’Europe » a annoncé à son tour entamer des discussions bilatérales avec Moscou pour s’approvisionner en vaccins russes.

Bravo !

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