On le sait confusément, mais on ignore à quel point

Devinette.

Je suis une des plus anciennes démocraties du monde.

J’en suis très fier. Je le revendique et, alors que je ne manque jamais de critiquer l’impérialisme anglais et français, je me vois même comme investi d’une mission civilisatrice ou à tout le moins de sauvegarde des valeurs morales à l’égard du monde, ce qui n’est pas sans rappeler le slogan du « fardeau de l’homme blanc », employé à l’époque surtout par ces deux Nations d’Europe de l’Ouest.

Dans les années 50, peu de temps après que l’homme le plus décoré de l’histoire de mon armée ait écrit un livre intitulé « War as a racket », dans lequel il décrivait la façon dont les grandes entreprises de mon pays marchaient main dans la main avec l’armée, un de mes généraux vainqueurs de 39-45 devenu Président, dans son discours de fin de mandat, mettait en garde ma nation contre la menace que représentait contre… sa démocratie le « complexe militaro-industriel ».

Sous des discours bienveillants et débonnaires que je renforce en soulignant les meilleures et les plus glorieuses pages de mon histoire en utilisant sur une échelle incomparable tous les médias possibles, je suis, par contre, à la tête de… 6.000 installations militaires sur mon propre territoire et pas moins de, tenez-vous bien : 1.000 installations militaires à l’étranger, réparties dans 151 des 186 pays que compte cette planète !!!

À titre de comparaison, la Chine ne dispose que … d’une seule et unique base à l’étranger.

Je parviens donc très bien à faire en sorte de modifier la perception du commun des mortels sur l’ampleur et la nature de mon « ADN ».