Si j’emprunte 100 à 7% l’an et que je ne dois rembourser que les intérêts, jusqu’à ‘échéance, je dois payer 7 euros par an. Facile à comprendre.

Si le taux d’emprunt est divisé par 7, j’ai l’impression que je peux emprunter sept fois plus, sans que cela ne me coûte rien du tout. À 1% l’an, en empruntant 700, ça me coûte toujours 7 euros par an.

Voilà : vous savez pourquoi les états se sont endettés de plus en plus en Europe et aux USA, puisque, sur la période qui s’étend de 1995 à aujourd’hui, les taux moyens sont passés de 8% l’an à nettement moins de 0,25%. Et encore, dans certains pays, le taux est devenu négatif.

Certes, dans les pays qui se sont endettés, le « service de la dette » n’a souvent pas bougé.

Vous vous dites qu’il faudra bien rembourser le capital un jour et que c’est idiot. Je vous confirme que vous avez tout compris, nettement mieux que l’immense majorité de nos responsables politiques.

Voilà. Maintenant que vous avez compris, en plus, vous savez. Et vous savez donc pourquoi pas mal de gens se disent qu’il n’y aura pas trente-six solutions : faillite, hyper-inflation, … et toute cette sorte de chose.

Vous comprendrez aussi pourquoi certaines personnes vous diront : « on vit quand même bien ». En général, vous constaterez que ce sont des gens qui sont nés avant 1970 ou ont la chance de travailler de façon privilégiée pour des gens nés nettement avant 1970 ou d’avoir repris les affaires de personnes nées avant 1970… C’est logique : quand vous avez hérité, que vous flinguez gaiement l’argent des générations précédentes et qu’en plus vous endettez vos enfants et vos petits enfants, il ne manquerait plus que ça qu’en plus vous viviez mal, non ?

Voilà pourquoi pas mal de jeunes ont décidé de couper les ponts avec les « Boomers » : il ne s’agit pas que de calembredaines écologicio-bobos. Moralement, ce qui est en train de se passer a, de façon évidente, quelque chose d’inacceptable.

Entre les héritiers de la dette et les héritiers du bénéfice de la dette, j’ai comme l’impression qu’il pourrait bien y avoir un clash…

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En 1994, l’état français consacrait 3% du PNB français au service de la dette. En 2010, sous le double effet de la baisse des taux d’intérêt et de la hausse du PNB, malgré le fait que la dette avait quadruplé (quadruplé !!), elle ne coûtait lus que 1,5% de PNB.

Pourquoi un homme politique de base, souvent inscrit dans une logique sociale clientéliste, ferait-il le moindre effort ?

Les options sont simples :

  • Réformer dans la douleur en arrêtant de jeter de l’argent par les fenêtres essentiellement en nommant ses « clients », au sens romain du terme
  • Continuer à emprunter sans douleur en espérant que cet état de fait durera au moins autant que sa présence au pouvoir

Le choix est vite fait.

C’est le même depuis le début des années 80, plus encore dans l’intervalle 1990-2010, beaucoup plus encore entre 2010 et 2016 et immensément plus encore depuis 2019… et ce, alors que la croissance a ralenti et ce malgré le fait aussi que, nonobstant de prétendus records, dans leur ensemble, les bourses européennes et américaines sont seulement revenues il y a un mois à leur niveau de 2001. Cela en dit long sur les parts de marché réelles de ces entreprises. Les success stories ? Il y en a. Au fait, qui se souvient de Yahoo !

Il y a aussi des krachs. Pourquoi pensez-vous que les états aient « sauvé les banques ». Pas uniquement en raison du dogme « too big to fail ». Il était surtout temps qu’elles ne sortent pas du jeu en faisant tomber le château de cartes.

En attendant, et je vais à nouveau me répéter, le système fisco-financier, assurances-vie « nationales » en tête, est englué jusqu’au cou (et parfois au-delà) dans cette « problématique de la dette publique » qui est en réalité un problème tout simple : le jour où l’échéance en capital viendra ou même le jour où les taux d’intérêt remonteront, ça va faire mal. Personne ne sait ni quand, ni comment, mais tout le monde, en dehors de nos ministres qui dans le meilleur des cas serrent les fesses en espérant refiler la patate chaude à leur successeur, a bien compris que ça allait secouer.

Or, sur la part de la dette détenue par des étrangers, surtout « hors occident » (puisqu’à l’intérieur des nations Occidentales, nombreuses sont celles qui jouent au c…), il faut savoir aussi que les gouvernements et les marchés n’ont AUCUNE prise.

Et il convient peut-être de rappeler ici que la Chine détient plus de 60% des dettes des pays de l’OCDE (ma source étant l’OCDE elle-même).

Que faire, à titre individuel ?

Se tenir loin de tout ça !

Allez vers des pays moins endettés, par exemple. Il en existe en Europe, comme le Grand-Duché de Luxembourg. Vers des pays qui ont un système financier solide ou des mécanismes de ségrégation de vos actifs (l’assurance-vie à Luxembourg) voire à la fois peu de dettes, un système financier solide et une monnaie stable : Suisse, Norvège, Suède, Australie, et dans une moindre mesure Canada et UK, par exemple et pour rester loin d’Asie.

Elle représente certes un indéniable risque politique, mais la monnaie de la Chine, outre qu’elle est correctement rémunérée (entre 4% et 6% brut par an) présente la plus grande marge d’appréciation possible.