Nous nous prétendons volontiers des lions menés par des ânes. Je dirais plutôt que nous sommes des moutons mal-menés, qui aiment à se plaindre et critiquer, autrement dit à geindre. A ce petit jeu, nous commettons des erreurs d’appréciation et de jugement. Mal-menés par qui ? Si les politiciens ne décident plus de rien, comment peut-on penser qu’ils pourraient être un jour responsable de quelque chose ? Finalement, tout ça n’est-il pas assez logique ?

Ou alors, nous ne serions même pas des moutons. Plutôt des moules, qui s’accrochent à ce qu’elles croient être un rocher : les institutions héritées de 1945. Or, le monde évolue et le rocher ressemble de plus en plus à un Iceberg qui fond et donc, ne serait-il pas plus malin de s’en éloigner, sans attendre que les décideurs qui vivent dessus comme des manchots s’en aperçoivent quand ils seront mouillés ?

Il est de plus en plus évident que même le marché commun se referme de plus en plus, étant donné les difficultés qui s’empilent pour entraver la bonne marche du commerce intra-communautaire, à tout le moins au niveau du goulot d’étranglement financier.

Mais il n’y a pas que ça. Tenons-nous en au domaine militaire, par exemple, d’où nous sommes précisément partis, en 1945, pur quelques années plus tard, créer ce marché commun: le « fire power » reste, mais le « staying power », c’est-à-dire la capacité des USA à rester sur place, par exemple, n’est déjà plus, très clairement, plus qu’un vague souvenir.

Est-ce pour cela que le Président Allemand, qui sort nettement moins de sa réserve que les autres chefs d’état « Occidentaux » s’est fendu, à l’occasion de la débâcle Afghane d’un discours soulignant qu’il s’agissait tout à la fois d’une honte pour l’Occident politique et d’une césure historique.

N’aurait-il pas un peu raison, ce brave homme ? Personnellement, en tous cas, je partage son avis.

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