En France, le Commissariat au Plan (j’adore ce nom… tout y est avoué), emmené par ce jeune et sémillant entrepreneur de talent qu’est François Bayrou, a publié son rapport sur le commerce extérieur français.

Il s’agit en réalité d’un rapport sur un déficit qui se répète inlassablement depuis plus de vingt ans.

Rien que l’introduction, jusqu’à la page 5 vous donne un « éclairage » (c’est le petit nom du rapport) sur la situation de l’économie Française, bien plus que n’importe quel discours politique.

Une connaissance, ancien gérant d’un très grand fonds d’investissement et fervent lecteur de Perluciditas®, avec qui je discutais du fait que l’Europe est très mal embarquée, me disait que je parlais entre les lignes de l’impérialisme économique Occidental, toujours bien présent.

Pour lui, mon insistance à suggérer fortement aux épargnants de délocaliser au moins leur épargne était excessive.

A l’appui de son opinion, il m’indiquait que si l’on mettait en regard la performance économique des états Occidentaux d’une part, et celle des principales sociétés cotées en bourse en Occident d’autre part, on pouvait observer un écart toujours croissant.

Ou, autrement dit, selon lui, les entreprises multinationales d’origine Occidentales étaient déjà surtout présentes dans les zones du globe les plus attractives.

Certes, il a raison. Mais en 2022, les deux bourses qui ont attiré plus de capitaux que n’importe quelle autre et presque la moitié des investissements cotés dans le monde sont chinoises : Shenzen et Shanghaï. Et quant à la bourse indienne, quand on y regarde de plus près, des sociétés absolument inconnues, créées depuis les années 2000 y progressent plus vite que les filiales locales de leurs concurrentes occidentales (cotées sur place).

Pour celui qui s’ennuie et qui veut vérifier où on en est, je l’invite vivement à lire le travail de l’équipe de M. Bayrou : comme signal d’alarme, j’en ai rarement vu d’aussi clair et lucide dans la sphère étatique, en dehors de ceux de la Cour des Comptes. A part des armes et des sacs à main… il se confirme qu’on exporte surtout des dettes.