Lénine disait qu’un mensonge répété souvent devient une vérité.

Et… il avait raison !

Tout ce qui est répété gagne en crédibilité : c’est un truc rhétorique vieux comme le monde.

C’est aussi pour cela qu’on vous a répété que dans une présentation il faut annoncer votre message dans l’introduction, le développer, puis le reprendre à nouveau en conclusion.

Bon à savoir : appliquée à un mensonge, la répétition engendre aussi l’effet de vérité illusoire.

Une assertion fausse mais déjà entendue, donc familière, est admise plus facilement ou, autrement dit, plus la répétition est fréquente, plus elle devient « naturelle » et cette fluidité, purement illusoire, peut conduire à la juger vraie.

Le plus beau de l’histoire est que cela fonctionne aussi avec des gens intelligents.

En pratique ?

Vous dites un mensonge et vous êtes cru, en moyenne, à dix pourcents.

Vous le répétez… Hop ! Dix pourcents de gagnés.

Vous n’atteindrez pas cent pourcents. Mais s’il s’agit de manipuler les masses, ça n’a absolument aucune importance (Cfr. L’invasion de l’Irak, par exemple, et pour s’en tenir à quelque chose de purement factuel).

C’est d’autant plus vrai qu’à partir de 40 % environ, votre message devient un sujet de conversation, ce qui signifie que même vos opposants et contradicteurs font votre lit : la discussion tourne autour du message en question. Il est devenu la référence.

C’est la partie « touchy » : si le message est lié à une personne, elle risque sérieusement d’y laisser des plumes (la CIA, dans l’exemple de l’Irak).

Par contre, si ce sont des messages dont la source est floue, difficilement identifiable, avec des journaux bleus, jaunes, verts rouges qui servent de relais sans qu’on sache trop bien d’où ça vient, aucun danger de ce côté-là (au contraire, on peut toujours gueuler aux « complotistes » au cas où les flux de critiques seraient importants).

D’après vous, il faut quand même que la carabistouille soit un peu plausible ? C’est ce que tout le monde croyait… Tout le monde ? Non. Il y en a qui n’ont vraisemblablement pas attendu qu’une étude de Massachussetts Institue Of Technology démontre le contraire (étude de Lisa K. Fazio, de la Vanderbilt University).

C’est même une stratégie de propagande baptisée « l’illusion de vérité » et, apparemment, c’est tout con, mais la conclusion de l’étude que je viens de citer est que c’est ce qui fonctionne le mieux. Depuis longtemps. Et, ce n’est que mon avis, pour encore longtemps.

Je comprends mieux, maintenant, pourquoi « on » nous prend pour des cons.

« On » ? Est-ce que ces journaux qui disent tous la même chose vu qu’ils s’abreuvent tous aux mêmes sources (AFP, Reuters, Bloomberg, BBC) et sont, en outre, financés par de l’argent public d’une part, et la publicité de grands groupes d’autres part, n’appartiennent pas à une minorité de gens ? En définitive, à bien y regarder, est-ce que cela ne fait pas très peu de personnes dont il suffit que les intérêts convergent dans un certain sens ?

Combien de magazines ou de journaux non spécialisés, aujourd’hui, ne vivent que des recettes de leurs ventes, en parfaite indépendance ?

Si un de ces hebdomadaires ne s’intéresse pas qu’à la politique Française, par exemple, mais vous offre, de surcroît, la traçabilité de ses sources, est-ce que cet hebdomadaire ne mérite pas que vous vous y intéressiez ?