Quand on lit la presse internationale, il y est vivement souligné que, dans le rapprochement de Siemens et d’Alsthom, c’est Siemens qui sera aux commandes. Certes.

On a souvent le sentiment qu’en Allemagne, absolument tout va mieux que dans les pays latins, et notamment chez ces incorrigibles rouspèteurs de français. Ce n’est pas vrai du tout. Air France est souvent en grève, n’amuse pas toujours tout le monde, est une entreprise bourrée de défauts, mais Air France est toujours là. Air Berlin a fait faillite.

Pour rester dans l’aviation, l’aéroport Charles de Gaulle est un des plus grands et des plus fréquentés du monde et l’association des « aéroports de Paris », qui s’étend notamment jusque Liège, pour le fret, est la plus dynamique d’Europe (croissance la plus forte sur des volumes déjà sans équivalent), par exemple. Du côté de Berlin, toujours, le chantier est, dans la presse allemande, une honte nationale : malgré 6,6 milliards d’euros de dépassement de budget et deux ans de retard, le chantier est tellement bourré de défaut qu’il n’est toujours pas question d’accueillir le moindre avion. On est pas très loin de la gare de Stuttgart (siège de Porsche et de Mercedes, entre autres) qui accuse, elle, trois ans de retard et 2 milliards de dépassement de budget. La splendide « philarmonie de Hambourg, que vous aurez certainement vu en couverture de l’un ou l’autre magazine, c’est quatre fois le budget initialement prévu.

Ce n’est pas parce que les (de plus en plus) chères berlines allemandes sont splendides, désirables et indétrônables dans l’imaginaire collectif que tout va donc bien dans le meilleur des mondes, outre Rhin. Deutsche Incorporated, ce n’est plus forcément toujours ce que c’était. Et le monde financier en offre un superbe exemple.

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