Du temps du communisme, qui voulait se rendre à Moscou était vivement invité à privilégier le train. Et lorsqu’on prenait le train pour Moscou, il arrivait un moment où on devait… changer de train, car l’écartement des rails de trains russes a été délibérément différent de ceux de l’Europe Occidentale dès les tout débuts de la prise de pouvoir des Bolchéviks.

Ceux-ci se méfiaient de l’Europe occidentale en général, et de la Pologne et de l’Allemagne en particulier.

La situation prévaut dans l’ensemble des pays baltes (Estonie, Lituanie, Lettonie), où c’est l’OTAN qui gère l’installation d’un nouveau réseau ferroviaire, qui se veut intégré avec d’autres infrastructures (des aéroports, des ports fluviaux….).

Ce chantier à 27 milliards, un des plus grands d’Europe, accumule les retards et, par contre, il inquiète Moscou : on peut comprendre que le fait que le fait qu’une structure militaire intégrée gère les infrastructures ferroviaires de trois pays à leurs portes les rendent attentifs.

Pour l’instant, du strict point de vue des infrastructures ferroviaires, les russes ont l’avantage dans cette zone.

Notez qu’en Crimée, le premier chantier qu’ils ont déployé est un chantier ferroviaire, ce qui est assez logique pour une armée qui compte beaucoup sur ses chars d’assaut.

Le réflexe russe en faveur des trains s’explique aussi par les hivers extrêmement rigoureux que connaît le pays : pendant de longs mois, il y est purement et simplement impossible d voyager autrement.

Et nous, Européens « de l’Ouest », si le réchauffement global fait cesser les effets adoucissants du GulfStream ou si la fin d’un cycle d’explosion solaire a le même effet, tandis que nous nous prétendons « écolos » et que le pétrole est supposé se raréfier, est-il intelligent de supprimer des lignes de chemin de fer ?