La Chine a organisé la semaine dernière la grande parade à dominante militaire que l’on sait.

Le pays glisse discrètement sur le fait que la Chine qui a été placée dans le camp des vainqueurs de la seconde guerre mondiale, à l’issue de celle-ci, n’était pas la même Chine que celle d’aujourd’hui : la Chine a été occupée durant tout le XIXème et une bonne partie du XXème siècle par l’Angleterre, la France et le Japon, et si c’est bien cet accueil parmi les vainqueurs qui lui a rendu un statut international propre, c’était une Chine non communiste qui était concernée.

L’entrée dans la deuxième guerre mondiale de la Chine s’est voulu surtout une guerre de libération contre le Japon, qui avait envahi la Mandchourie sous un prétexte fallacieux évoqué d’ailleurs par Hergé, la deuxième guerre mondiale ayant commencé en Asie bien avant de commencer en Occident.

Cela signifie que pour les Chinois, une commémoration de la fin de la deuxième guerre mondiale n’a pas forcément al même signification que pour des Occidentaux, qui y voient aujourd’hui plutôt une réconciliation et la fin du régime nazi,  tandis que la Chine souligne l’antagonisme toujours bien présent avec le Japon d’une part, et son émancipation des puissances occidentales occupantes (UK, France, et, dans une moindre mesure, USA).

La Chine cherche à s’inscrire dans la continuité, oubliant de préciser qu’à peine la deuxième guerre mondiale terminée, la  guerre civile a commencé pour elle entre ceux qu’on appelait « les nationalistes » de Tchang-Kaï Check, précisément car ils avaient été les plus impliqué dans la guerre de libération contre le Japon, et les Communistes de ce doux poète qu’était Mao-Tsé-Toung… poète qui a massacré essentiellement sinon exclusivement ses compatriotes.

Il y a donc déjà une certaine usurpation à plusieurs niveaux dans la thématique choisie et les chinois, eux, le savent.

Ils ont très bien compris que le message s’adressait aussi, voire avant tout, à Taïwan et à ses alliés, un message allant vers un futur tendu vers la « réunification »…

Notons que la parade intervient juste après la réunion des pays « BRICS », c’est-à-dire qu’outre la commémoration du passé, la Chine entend montrer que le monde non-occidental s’articule autour de Pékin, et d’un régime qui lui est de plus en plus ouvertement hostile. Et le monde Occidental ne s’y trompe pas, puisqu’aucun de ses dirigeants n’était présent.

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