Cocorico économique déplacé

La France est donc devenue, comme chacun a pu le lire, le deuxième exportateur d’armes dans le monde, derrière les USA (42% de la vente d’armes dans le monde).

En s’adjugeant une part de marché de 11%, elle ne dépasse la Russie (10,5%) que d’un demi-point.

Si j’en crois les chiffres, à lui tout seul, l’avion Rafale réalise… pas moins un tiers des exportations françaises, tous produits confondus, sacs à mains compris, et plus de 60% du total des ventes d’armes. Il y a de quoi relativiser déjà pas mal de choses.

Sur la période 2019 -2023, les pays européens ont surtout doublé leurs importations, 55% des matériels provenant des US (contre 35% auparavant, tout en notant aussi que l’OTAN, dans son ensemble, représente 60% des exportations de matériel militaire US) et 5% de France ou d’Allemagne.

Sans surprise, le plus gros importateur en Europe est l’Ukraine, qui augmenté ses commandes de 6.600% pour devenir le quatrième importateur mondial.

Evidemment, elle ne l’a pas été au profit de la Russie, à qui une lecture simpliste pourrait laisser croire que plus personne n’achète, ce qui n’est malgré tout pas tout-à-fait faux (-53% d’exportations et nombre de clients divisés par 3).

Or, si la Russie chute en tant qu’importateur, cela signifie surtout qu’elle a une vision et une pratique des armes qui est militaire avant d’être économique : des armes, on en produit soi-même avant tout pour se défendre, pas pour les vendre !!!

Il y a eu, en France, une troisième tentative à l’Assemblée Nationale pour faire passer un projet de « fléchage de l’épargne », de telle sorte qu’on encourage les placements dans la défense.

Encore raté : décidément, nos représentants ne veulent voter que pour soutenir la production d’éoliennes. Or, même en les faisant tourner très vite, je doute que ces ventilateurs géants nous soient d’une grande utilité face à un T-80 ou autre machin du même genre…