La Chine ralentit fortement : sa production industrielle s’est contractée de 4,4%.
Nous avions évoqué le sujet une première fois dans un article évoquant le « pic pétrolier » de la Chine et, plus largement, les conséquences qui s’annonçaient à long terme pour elle, en raison de sa gestion très optimiste et peu inscrite dans le long terme de ses ressources.
Dans un autre article, nous avions souligné l’hypothèse que « les nouvelles routes de la Soie » ne constituaient pas, contrairement à ce qui est présenté, en un projet pacifiste d’expansion menée par une Chine de plus en plus forte, mais au contraire une nécessité sanitaire (problème numéro UN : l’eau potable) et énergétique pour un pays au bord de l’implosion.
Cette vision est à ce point partagée par certains pays qu’il s’en trouvent qui s’inquiètent même d’y voir à nouveau la guerre portée sur leur sol et préparent leurs nations en conséquence.
Pour moi : ce n’est pas le moment d’investir là-bas, en Chine, même si les Chinois viennent de rendre leur marché boursier plus accessible.
Cette ouverture de leur marché boursier relève à la fois de la poursuite d’une volonté politique (rappelons que, dans ce pays dirigé d’une main de Maître Par le Parti Communiste et l’Empreur Xi, TOUT est politique et doit être lu d’abord selon une grille politique) de s’éloigner du Dollar, mais aussi d’une nécessité (à long terme, pour le coup) d’attirer des capitaux et de lier ses intérêts à un nombre de parties croissants.
M’est avis que c’est plus un signe de faiblesse ou à tout le moins d’une prise de conscience du caractère structurel du ralentissement observable à l’intérieur de la Chine, ralentissement qui fait naître des besoins de capitaux neufs, qu’un signe de triomphe.
Nous n’avons pas, en face de nous, Européens, des enfants de cœur. Loin s’en faut. Il serait temps d’en prendre conscience et je ne parle pas ici que des Chinois.
A cet égard, je suis très heureux de savoir qu’Edward Snowden, dont j’ai pu parler souvent, publie un nouveau livre (mémoires vives) et que, à propos de livre, celui révélé dans l’affaire Alstom-Pierucci, dont je vous parlais en détail le 25 juillet dernier, ait reçu le prix des nouveaux droits de l’homme (ceux qui s’observent réellement, pas ceux dont on se gausse et à propos desquels on glause).
Les Suédois, qui ont admirablement surmonté, dans les années 90, une crise de la dette en tous points similaire à celle qui est en gestation arrivent à voir ce genre de chose, tout comme le fait qu’éviter l’euro était sans doute une excellente idée.
Les Suédois : une nation de dix millions d’âmes, peu aidés par leur environnement, qui ont démarré leur révolution industrielle vers 1860 (comme les Japonais, et en partant de presqu’aussi bas, le Japon de l’époque étant aussi productif que l’était le Siam). Outre qu’ils ont réussi à éviter les deux guerres mondiales, ils sont aussi discrètement en tête de toute sortes de classements mondiaux (Stockholm: ville la plus favorable au Business, où l’air et l’eau sont les plus purs, …) et à l’origine d’un énorme paquet de succès (je ne parle pas que de Millenium : Volvo Marine, Volvo Trucks, SKF – le numéro UN mondial du roulement à billes – Ikea, Electrolux, ABB – ingénierie industrielle présente jusque dans le nucléaire, en collaboration avec la Suisse -,… mais aussi AngryBirds, Spotify !! , Skype !! , … logiciels créés à Kista – à 30km de Stockholm – Kista étant le deuxième « hub » de Start-ups au monde !!, derrière la Silicon Valley et devant Toronto…)
Que nous pouvons-nous nous montrer au moins aussi doués que les Suédois pour observer ce qui se passe et y réagir avec lucidité, en ce compris quand un « géant émergent » absolument non démocratique, voire aussi franchement fourbe et revanchard dans ses relations avec l’Occident, risque bien de devenir agressif en raison de ses mauvais choix du passé (gestion de ses ressources et début de pénurie) ?