Glossaire: lettre « M »

Mal : Pourquoi y a-t-il tant de mal partout ? Qui ne s’est pas déjà posé cette question ? Réponse : est-ce qu’on distinguerait les lucioles en pleine lumière, au soleil ? Non, c’est plus facile dans le noir.

Malheur : comme le disait France Gall dans sa chanson, même le malheur peut se lasser de s’en prendre toujours à la même personne.

Laurent Mauduit : Journaliste au Quotidien de Paris (1979), puis à l’Agence centrale de Presse (1979-1984), à La Tribune de l’économie (1984-1990). Chef du service économique de Libération (1991-1994) avant d’entrer au Monde, en charge de la politique économique française (1995-1999), puis rédacteur en chef du service Entreprises (1999-2003), directeur adjoint de la rédaction (2003-2005), éditorialiste (2006). Quitte Le Monde, en décembre 2006, en désaccord avec la politique éditoriale. Cofondateur de Mediapart, il dénonce régulièrement la mainmise malsaine de nombre de groupes de pression sur l’ensemble de la presse, souvent qualifiée dans notre lettre de « presse mainstream ». On se permet de supposer qu’il connaît le sujet et qu’il a eu largement l’occasion d’y réfléchir sous plusieurs angles.

On vous recommande vivement sa dernière interview (et on n’est pas communistes pour autant, loin s’en faut).

Media Indépendant : Dans le célèbre film « Wall Street », d’Oliver Stone, Michaël Douglas, alias Gordon Gekko dit à un moment que “the most valuable thing on eath is information”.

Son avis serait sans doute le même qu’une autre figure du capitalisme financier, à savoir, Monsieur Bloomberg, qui a bâti tout son empire sur, précisément, la collecte et la diffusion en temps le pus réel possible d’informations fiables, neutres.

L’idée semble commune à nombre d’autres acteurs puisque l’ICIJ, le consortium international des journalistes d’investigations a pour principal soutien… Georges Soros.

Dans un registre moins financier, moins juridique, beaucoup moins financier, on peut aussi penser à Madame Polony, en France, qui a lancé l’excellente TV indépendante (pas d’actionnaires externes, pas de publicité, financement à 100% par les abonnés) : https://polony.tv/ .

Quel lien avec notre futur magazine ? Qui arrivera quand ?

Et n’allez pas croire que le soutien soit tiède : il s’est vu renforcé après que ce consortium ait révélé, via les journalistes Bastian Obermayer et Frederik Obermaïer, le scandale des Panamas Papers (NB : les listes transmises concernent les fraudes de 42.540 résidents français et 49.022 belges : si tant est que ces chiffres soit représentatifs, les français ayant peut-être largement préféré d’autres voies, et ramenés à leurs populations respectives, on peut envisager que les belges ont un esprit civique moins développé que leurs voisins du Sud).

Quoiqu’il en soit, disposer d’informations fiables est une des clefs de l’anticipation et un préalable nécessaire pour prendre de bonnes décisions.

Nous avons certes lancé notre lettre en date du 09 mars dernier et un magazine est d’ores et déjà disponible. Pour fin juin, nous en publierons un autre, en double, de façon à nous assurer que nos chers lecteurs ne s’ennuient pas pendant l’été. Ce double magazine sera consacré à la qualité de l’information financière et surtout, en amont, aux acteurs qui la forgent : les réviseurs, les banquiers, les avocats d’affaires, etc… et à tout ce qui mérite l’attention d’un investisseur car aucun de ces acteurs n’est neutre. Il s’agira de balayer, dans une optique patrimoniale, les clefs de lecture de l’information financière.

Monothéisme : On oppose généralement le monothéisme au polythéisme. Il existe en réalité une troisième voie. L’hénothéisme reconnait l’existence de plusieurs dieux, mais invite à en choisir un seul. Chacun pourrait donc choisir « à la carte » au sein d’un panthéon où aucun Dieu n’a la suprématie sur les autres : une forme d’évolution de l’humanité à promouvoir pour lui permettre de vivre en paix ?  Personnellement, j’aime assez cette phrase de Musashi, qui évoque avec une noblesse concise toute nipponne l’hénotéisme: « Honore les divinités, mais sans compter sur eux ».

Muguet : La tradition qui consiste à offrir du muguet à ceux (surtout celles, parce que l’égalité des sexes a très vite des limites, comme chacun sait) qu’on aime, ne date pas d’hier. En offrant un bouquet de muguet, ce premier mai, vous allez vous relier sans le savoir à des traditions pluri-séculaires et, pour ce qui nous concerne, sacrément française.

Dans la Rome antique, les célébrations en l’honneur de Flora, déesse des fleurs, atteignaient leur apogée le 1^er mai. Les Celtes célébraient le début de l’été le même jour. Ils érigeaient un arbre autour duquel ils dansaient pour chasser les mauvais esprits. Ils accordaient par ailleurs au muguet des vertus de porte-bonheur.

En 1560, le roi Charles IX, en visite dans la Drôme avec sa mère, Catherine de Médicis, se vit offrir par le chevalier Louis de Girard de Maisonforte un brin de muguet. Trouvant ce bouquet charmant, le 1er mai 1561, le roi se met alors à distribuer des brins de muguet aux dames de la cour en leur disant: «Qu’il en soit fait ainsi chaque année». La coutume était née.

Et pour que donneur de leçon et très volontiers oublieux de la liberté d’expression ne l’ignore et ne fasse un jour l’amalgame, rappelons aussi que, en nos contrées, le muguet n’a rien à voir avec la fête du travail et que c’est le 24 avril 1941, donc sous l’occupation, que le maréchal Pétain a instauré officiellement le 1er mai comme «la Fête du Travail et de la Concorde sociale». Et ils fêtent ça fièrement.

Perso, le premier mai, je ne sais pas encore à qui, mais j’offrirai du muguet. Et c’est tout.