La « monnaie unique » fait partie de ces débats de plus en plus nombreux qui ne doivent pas avoir lieu et des thèmes qui sont sortis du domaine de la raison !

Vous l’évoquez et vous vous proposez d’échanger des raisonnements et des points de vue, vous êtes donc un infâme complotiste coupable de tous les crimes de lèse Europe et de lèse-majesté possible et imaginable.

On ne vous mettra plus sur un bûcher, comme cela a pu arriver il y a bien longtemps, mais c’est bien la même logique qui prévaut.

Et pourtant,…

Je ne jetterai pas du tout la pierre à ceux qui ont tenté l’euro, pas plus qu’à ceux qui ont tenté de créer les institutions de l’UE : autres temps, autres mœurs, autre contexte et ils ont au moins eu le mérite d’avoir essayé et comme le dit Confucius, « seul celui qui n’entreprend rien en se trompe qu’une seule fois. »

Par contre, plus de vingt ans après, cela vaut-il toujours la peine de poursuivre l’expérience alors qu’on peut en observer les effets ?

La voilà, la seule vraie bonne question ? Et elle risque de se poser avec acuité. Pour des raisons liées à la démocratie.

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Alors que, dans la foulée du « rapport Werner », écrit dans les années soixante, l’idée la plus aboutie de création d’une monnaie unique est due au Britannique Roy Jenkins, alors Président de la Commission (1977), notez que les anglais, qui ne sont pas les moins bons des financiers, n’ont jamais adopté l’euro. Pas plus que les Suédois, dont les chiffres économiques ont de quoi faire pâlir d’envie n’importe quel pays de la zone, Allemagne des beaux jours y compris.

Lord Mervin King, ancien Gouverneur de la Bank Of England a publié un livre où il expose le risque que fait peser l’euro sur l’UE. Sa démarche rejoint celle de Joseph Stiglitz, ancien prix Nobel d’économie qui, lui, s’est fendu d’un livre intégralement consacré au sujet. Celui-là a été traduit en Français.

Quantité d’économistes ont rejoint ce « club »

Plus inquiétant, Oskar Lafontaine, dont on ne parle plus jamais en dehors de l’Allemagne, mais qui est à la fois l’ancien dirigeant du parti « SPD » et le fondateur de la ligue radicale de gauche « Die Linke » pense de même. Au contraire de Mélenchon, qu’il rejoint sur ce plan, il enflamme moins les foules mais peut bien mieux expliquer son raisonnement et le pourquoi de son point de vue.

Comme on l’a vu et longuement expliqué précédemment dès 2017, l’Euro n’est pas une monnaie unique, contrairement à ce qu’on croît, mais une monnaie commune, c’est-à-dire qu’on ne le voit pas, mais les monnaies sous-jacentes existent toujours et gardent un cours forcé, inchangé depuis 2001.

La « vraie » valeur des monnaies est mesurée au travers d’un système destiné à mesurer les divergences économiques sensées se refléter dans la valeur des monnaies de la zone : le système « Target II ».

En Allemagne, quoique un peu moins aujourd’hui dans des articles grand public comme celui de « Der Spiegel », le fait que l’Euro constitue une bombe pour l’Allemagne est régulièrement expliqué à la population, et ceci n’a probablement pas été pour rien dans la montée d’AfD.

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