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Glossaire: lettre « E »

Egrégore : lorsqu’un sentiment, positif ou négatif, se propage, on parle d’égrégore. Lors des attentats du 7 janvier 2015, contre Charlie Hebdo, ceux qui ont regardé le plus la télévision se sentaient mal. C’est l’égrégore. Lors de la victoire des « bleus » en France, aux championnats du monde Football, en 1998, tout le monde dans ce pays était joyeux. C’était aussi de l’égrégore. L’égrégore est donc ce sentiment qui se propage dans la foule. Par leurs effets hypnotiques, les journaux, surtout télévisés, contribuent à la formation des égrégores dans lesquels, que nous le voulions ou non, nous baignons.

Encyclopédie : lorsqu’il parle d’encyclopédie, immanquablement, un francophone se sent au moins un tout petit peu gonflé de fierté « nationale » (ou de « fraternité culturelle ») et pense à Diderot, ceci étant particulièrement vrai pour les français (pas que ceux-ci soient particulièrement chauvins, non, non…). Pourtant, il faudrait rendre à César ce qui est à César, et pour ce faire, il vaudrait mieux parler de « mouvement encyclopédique ». Répertorier tout le savoir d’une époque est un projet très ambitieux qui a enthousiasmé nombre de savants au fil des siècles, partout dans le monde, bien avant Wikipedia. En Chine, c’est dès le IIIème siècle av. J. C. que Lu-Buwai, riche marchand devenu premier ministre du Royaume de Qin demanda à pas moins de trois mille lettrés de consigner tout ce qu’ils savaient dans un ouvrage unique. En Occident, c’est Isidore de Séville qui, dès 1621 compile en un seul volume les savoirs latins, grec et hébreu de son temps dans une somme intitulée « Etymologies ». En 1153, Johannes Hispalensis, pour se faire remarquer, présente sous la forme d’une lettre qui aurait été adressée à Aristote par Alexandre le Grand, lettre intitulée « le secret des secrets », dans lequel on trouve un peu de tout. L’ouvrage fut un succès commercial tenace, puisqu’il se diffusa dans toute l’Europe jusqu’à la renaissance. Très belle opération de marketing, d’autant que cette encyclopédie est aussi la plus pauvre en contenu de celles dont nous faisons l’historique ici. Mais, poursuivons et, tant qu’on est dans les « grands », le suivant est justement « Albert Le Grand ». Professeur à Paris, en 1245, maître de Saint Thomas d’Aquin (excusez du peu), il prend le relai dans une encyclopédie qui englobe les thèmes animaliers, végétaux, la philosophie et la théologie. Beaucoup plus subversif dans sa démarche, et dans un style tout pétarradant qui n’a pas été pour rien dans son succès, François Rabelais a compilé, non sans humour, des thèmes médicaux, historiques et philosophiques. Il souhaitait promouvoir un « enseignement dans la joie, un enseignement qui donne envie d’apprendre ». Les Italiens Pétrarque et Leonard de Vinci, ainsi que l’anglais Francis Bacon s’essayèrent au genre. Diderot et d’Alembert, dont on oublie souvent un peu vite qu’ils ont été aidés par Voltaire, Montesquieu et Jean-Jacques Rousseau se sont, quant à eux, focalisé surtout sur le recensement de tous les savoirs et techniques de leur époque. Dans le même temps, en Chine, un deuxième volume de … plus de 800.000 pages était commandé par l’Empereur. On en a compté 65 exemplaires. Si vous en détenez un, vous êtes riche. Si savoir = souffrance, alors l’homme est partout masochiste, c’est certain (et les chinois plus encore que les autres).

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